ETRE PHOTOGRAPHE C’EST QUOI POUR MOI?
J’ai longtemps gardé mes photos pour moi parce que j’avais du mal à les montrer et appréhendais les commentaires qui pouvaient être faits. Pourtant, aujourd’hui, je sais que tout cela est subjectif car toute opinion est intéressante si elle est argumentée « sérieusement » , ce qui n’est pas toujours le cas. Maintenant, j’écoute ces remarques, parfois je les analyse.
Je ne compare plus mes photos à celles des autres photographes car je suis convaincu qu’être différent ne rime pas avec pire ou plus mal…
Faut-il avoir fait une école de Photographes pour prétendre être photographe professionnel ? Non je ne pense pas que ce soit nécessaire. À titre de comparaison, pour être un bon enseignant faut-il avoir obligatoirement fait « L’école pour être prof » ? Non, ça je peux vous le garantir car j’en connais un certain nombre (dont moi !) qui sont passés par une autre voie ; un bon enseignant n’est pas forcément celui qui a fait le plus d’études , c’est celui qui a ça dans l’âme. À mon humble avis, pour la photographie c’est identique.
La photographie animalière demande quelques exigences; tout d’abord il faut aimer la solitude car bien souvent vous êtes seul au milieu de nul part. C’est également se fondre dans la nature, se faire oublier, être discret. La patience est la qualité principale , car souvent approcher ou se faire approcher par un animal à poils ou à plumes demande parfois des heures d’attente pour quelques secondes d’observation. Il faut se faire violence parce que le plus souvent les positions d’attente et de camouflage sont inconfortables. Il faut voir sans se faire voir et c’est bien là toute la problématique… Pour bien comprendre, voici deux exemples : un oiseau comme le Gypaète Barbu qui lâche un os de carcasse depuis 100 m de haut est capable de retrouver les morceaux éparpillés. Un Martin pêcheur peut voir et capturer un poisson de 5 cm dans 2 m d’eau. Vous pouvez comprendre à quel point la discrétion est primordiale car l’animal a une bien meilleure vue que nous. Le moindre changement dans le paysage peut le déranger. Le repérage et l’étude de l’animal recherché sont primordiaux pour ne pas dire indispensables. Beaucoup l’oublient et l’échec est là en plus d’avoir dérangé l’animal dans son habitat.